Un trousseau de clefs pend à sa ceinture,
lentement elle s'avance devant les tentures.
Son pas nonchalent rappelle le fauve aux aguets,
mais ici, il n'y a rien à chasser.
Les grandes murailles protègent du vent
qui s'engouffre dans la forêt en mugissant.
Cette nuit pourrait être la sienne
mais de la cité, elle est la gardienne.
Tous ses sens aux aguets,
elle épie le vent mauvais.
Sera t'il porteur des bruits maudits?
ou se calmera t'il, au profond de la nuit ?
Nulle onde agressive ne vient la perturber.
Bien protégée, la harde continue à brouter.
Dans le noir, leurs yeux phosphorescents
accompagnent leurs mouvements.
Les petits de l'année sont autonomes,
il faudra les vendre à l'automne....
Son duvet soyeux frémi sous un souffle puissant:
le grand mâle s'est approché lentement.
Tendrement ses ondes positives la rassurent,
l'enrobent dans un cocon de tendresse.
Elle qui, par ses dons entend les deesses,
se sent à l'unisson avec la nature.
Une grande lueur venue d'en haut
enrobe la nuit d'une lumière farouche
jetant le désarrois dans le troupeau,
et amenant la prière à la bouche.
Les quatre lunes ne peuvent éclairer ainsi,
la gardienne en est convaincue.
Quelque chose illumine la nuit
mais de mémoire on ne l'a jamais vu !!
Les matriarches, l'angoisse calmée,
se consultent par la pensée
pour essayer de se remémorer
les récits des générations passées.
Jamais, confirme l'ancienne,
n'avons vu une telle lumière !!
Ce que savait déjà la gardienne
puisant dans la pensée de la Première.
Nul bruit autre que le vent puissant,
ne troublait cette longue nuit,
ne révélant en rien ce qui luit
dans les cieux, autrefois cléments.
..... à suivre ...