Le petit isard s'ébattait dans la montagne
observant de temps en temps ses compagnes.
Tantôt immobile sur son rocher,
tantôt broutant au hasard des fourrés.
Oreille et oeil toujours aux aguets
guettant le mondre bruit du danger.
Le sifflement de l'aigle, loin au-dessus,
l'inquiète moins que ces "moussus".
Ils arrivent avec leurs chiens,
pour pouvoir les canarder de loin.
Quel est donc cette occupation
qui consiste à tuer par procuration ?
Y'aura t'il encore un tribu à payer,
pour avoir, cette saison, la paix ?
Ses amies les marmottes sifflent
et se rapprochent de leur nid,
pour courir dans les abris
si le danger encore persiste.
Il n'y a qu'une solution :
fuir sur l'autre versant
à l'abri des détonnations,
qui font tomber les enfants.
D'un cri soufflé il rameute la troupe.
C'est la fuite en grands bonds souples.
Cette fois-ci, ils seront bredouilles
la troupe est partie en vadrouille.
L'autre versant n'est pas plus rassurant
voici encore des cris perçants
qui se répercutent sur les flans
et sautent de rochers en versants.
Immobiles, de leur regard puissant,
ils scrutent les bas-fonds et les pans.
Rien ne bouge dans ces champs
malgré les cris se propageants.
Soudain, de la forêt, sort une bête..
trop loin pour la reconnaître.
Une bosse dans le dos
lui donne un air pataud.
De très grandes pattes sur l'avant
lui donnent un air malveillant.
Quelle est donc cette chose bizarre
qui progresse vers la harde ?
Sa progression est lente
le long de la pente
et si il continue cette sente
il viendra juste sous la troupe errante.
Les cris petit à petit s'apaisent
comme si le danger s'écarte de la falaise.
Pourtant le silouhette est là,
regardant, observant, boitant bas.
Les a t'il vu ? il s'arrête et observe.
S'assoie lentement sur l'herbe.
Ses deux longs bras se détachent
pour faire place à une hache...
Se doute t'il, ce promeneur, de l'inquiétude
qu'il engendre dans ce monde de solitude ?
Non,... lentement il lève son appareil
priant pour que le bel animal reste au soleil.